Victoire pour le loup ! Notre collectif
d'associations obtient l’arrêt des battues dans les Alpes-Maritimes : Le
Tribunal administratif de Nice vient, à la demande de l’Association pour la
Protection des Animaux Sauvages (ASPAS), France Nature Environnement et FERUS,
de suspendre aujourd'hui les arrêtés des 13 et 20 septembre 2013 pris en toute
illégalité par le Préfet des Alpes-Maritimes. Ces arrêtés autorisaient l'abattage de loups dans
le cadre d’une battue au « gibier », sur les secteurs concernés par les tirs de
« prélèvement ».
Le Juge a en effet estimé
que les tirs en battue par les chasseurs, tels que prévus dans ces arrêtés,
sans la présence et le contrôle technique des agents de l’ONCFS, bafouaient
l’article 28 du plan loup et n’est pas dans l’esprit de la Directive Habitat.
L’autorisation de battues
pour une espèce protégée au niveau européen constitue indéniablement un recul
inacceptable en matière de protection de la nature. Régression d’autant plus
déplorable qu’aucun représentant officiel de l’État n’était censé encadrer ces
battues, laissant ainsi carte blanche à des chasseurs.
Deux loups ont pourtant déjà été abattus en
application de ces arrêtés illégaux :
- une louve abattue sur la commune de Saint-Étienne de Tinée, à laquelle s’ajoute un autre loup blessé par un tir mais non retrouvé, le 21 septembre dernier. S’il n’est pas encore mort, il ne passera pas l’hiver, comme les louveteaux de la femelle…
- un autre loup abattu sur la commune de Beuil, le 22 septembre.
- une louve abattue sur la commune de Saint-Étienne de Tinée, à laquelle s’ajoute un autre loup blessé par un tir mais non retrouvé, le 21 septembre dernier. S’il n’est pas encore mort, il ne passera pas l’hiver, comme les louveteaux de la femelle…
- un autre loup abattu sur la commune de Beuil, le 22 septembre.
Alors que cinq
départements s’organisent en toute illégalité autour de l’abattage de Canis
lupus, 80% des Français* sont «farouchement opposés à son éradication» et 76 %
considèrent que le loup a toute sa place dans la nature en France. Enfin, 75 % des personnes* interrogées par
l’IFOP jugent inacceptable «que l’État français fasse abattre certaines espèces
protégées, telles que le loup, le vautour ou le bouquetin, au motif qu’elles
peuvent représenter un risque». Le gouvernement autorise pourtant
systématiquement sa destruction et cède à la pression de seulement 6 % des
Français se montrant fermement opposés à sa présence.
Les associations déplorent
de devoir avoir recours à la justice pour faire respecter la loi et éviter le
carnage, quand elles y arrivent à temps… Les mesures de protection des
troupeaux (gardiennage et surveillance) ne
sont pas encore suffisamment appliquées et contrôlées en France. Les associations requérantes et partenaires (SFEPM, LPO Paca, WWF, One Voice…) demandent qu'un protocole national, loin des pressions locales, soit mis en place pour évaluer l'efficacité de ces mesures pour chaque troupeau avant de recourir à l’abattage d’un loup.
sont pas encore suffisamment appliquées et contrôlées en France. Les associations requérantes et partenaires (SFEPM, LPO Paca, WWF, One Voice…) demandent qu'un protocole national, loin des pressions locales, soit mis en place pour évaluer l'efficacité de ces mesures pour chaque troupeau avant de recourir à l’abattage d’un loup.
Combien de temps encore
l’État se servira du loup comme bouc émissaire de la crise de la filière ovine
? Combien de temps pour qu’enfin les affirmations et propositions des
spécialistes du loup soient reconnues et mises en place par les services de
l’État ? Les associations condamnent fermement la politique relayée par le
gouvernement.
*Source :
Sondage IFOP, commandé par l’ASPAS et One Voice, du 24 au 27 septembre 2013,
sur un panel de 1000 personnes représentatives de la population française.
Note de FERUS
Notre association se
félicite particulièrement du succès du collectif inter-associatif pour le loup
en cours de création. Nous allons mettre nos moyens et nos compétences en
complémentarité afin de faire obstacle aux ennemis du loup avec encore plus de
force et de conviction. Une réunion va se tenir prochainement destinée à poser
les bases de ce collectif.
Par ailleurs, notre
victoire suite aux plaintes en référé porte davantage de poids à notre plainte en cours pour destruction d'espèce protégée en
bande organisée contre les chasseurs qui ont tué 2 loups les 21 et 22
septembre derniers.
http://www.ferus.fr/soutenez-nos-actions/adhesions
ferusnews@ml.ours-loup-lynx.info
ferusnews@ml.ours-loup-lynx.info
andrieux-sandrine@wanadoo.fr
FERUS – Coordinatrice groupe pastoralisme
Adresse postale : BP 80
114
13 718 Allauch
Cedex
Siège social : Cité des
Associations
B 163 - 93 La
Canebière
13 001 Marseille
Email : contact@ferus.fr
La justice interdit les tirs de loups lors de
chasses.
Tribunal de Nice :
Des chasseurs des Alpes-Maritimes venaient d'être autorisés à tuer des loups à
l'occasion de battues aux gibiers: cette liberté inédite a été suspendue net
vendredi par un juge des référés de Nice, à la grande satisfaction des
associations de défense des animaux sauvages.
«Victoire pour le loup!,»
a immédiatement réagi un collectif des principales associations écologistes,
qui dénonçait des pratiques d'un autre temps.
«L'autorisation de battues
pour une espèce protégée au niveau européen constitue un recul inacceptable en
matière de protection de la nature», ont-ils souligné, en déplorant que l'Etat
ait pu donner «carte blanche à des chasseurs» sans aucun encadrement officiel.
Face à la difficulté de
réduire la population de loups dans le département de France le plus touché par
des attaques de troupeaux, la préfecture des Alpes-Maritimes avait autorisé
pour la première fois à la mi-septembre les chasseurs à tirer sur des loups
lors de battues aux grands gibiers, dans sept zones de chasse précises.
Dans ce cadre, des
chasseurs ont tué un loup et une louve, au grand dam de trois associations
écologistes qui ont immédiatement saisi le tribunal administratif de Nice.
Un jugé des référés leur a
donné raison vendredi, en estimant qu'il y avait effectivement «urgence» à
«suspendre» des arrêtés préfectoraux présentant «un doute sérieux» de légalité.
Il s'est appuyé sur un
arrêté gouvernemental stipulant que les opérations de «tirs de prélèvements» de
loups se faisaient sous la supervision de fonctionnaires de l'Office national
de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS), éventuellement avec l'aide de
chasseurs bénévoles formés par cette organisation.
Le juge avait écouté mercredi pendant deux heures
les avocats des trois associations et de la préfecture.
Le conseil de la
préfecture, David Barjon, avait argué que l'ONCFS exerçait un contrôle avant et
après ces battues de chasseurs.
«L'équipement de
protection des troupeaux (enclos, chiens) coûte 1,2 million d'euros par an au
département. S'y ajoutent près de 800.000 euros d'indemnisation des éleveurs»,
a-t-il souligné, en rappelant que le département «concentre 40% des attaques au
niveau national» (664 en 2012).
«Le loup s'est adapté, il
a progressivement contourné les dispositifs de défense», a insisté l'avocat de
la préfecture. Ainsi, les cinq «patous» d'un éleveur du village de
Villeneuve-d'Entraunes ont été récemment attaqués, provoquant la mort de deux
de ces chiens de protection.
«La totalité du quota
français peut-il être tué dans les Alpes-Maritimes?», a interrogé le juge.
Dans ce département, les
chasseurs étaient autorisés à tuer un nombre illimité de loups lors d'une
partie de chasse.
Le gouvernement a plafonné «les prélèvements» de
loups à 24 cette année, représentant environ 10% de leur population estimée
dans les massifs français.
«Seuls quatorze loups ont
été tués dans le département en neuf ans, dont quatre durant l'été», avait
précisé Louis Bernard, responsable de l'ONCFS pour les Alpes-Maritimes.
'No man's land'
«Une battue peut être
organisées à partir de deux chasseurs. On est dans un no man's land ! Tous les
chasseurs de France voudraient tuer un loup», avait rétorqué Me Benoît Candon,
représentant l'Association pour la protection des animaux sauvages (Aspas) à
l'origine de la requête, ainsi que Ferus (association de protection du loup, du
lynx et de l'ours).
L'avocat s'était dit
«excédé que l'Etat considère que les montagnes sont l'attribut des éleveurs»,
alors que «les randonneurs aimeraient rencontrer des loups».
Son confrère Mathieu Victoria,
qui défendait l'association France Nature Environnement, s'est montré satisfait
vendredi d'une décision allant dans le sens «d'une présence pérenne du loup
dans nos territoires».
Fort de cette victoire, Me
Candon vient de déposer des requêtes contre d'autres arrêtés permettant aux
chasseurs d'abattre des loups dans les Alpes-de-Haute-Provence et la Drôme.
MCD
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