Un grand magasin dédié au
bio, géré conjointement par les producteurs, consommateurs et salariés, et où
un produit sur deux provient des producteurs locaux.
La Semaine du
développement durable, qui se déroulera du 1er au 7 avril, s’intéresse à
l’alterconsommation
Connaissez-vous la
carline, ce chardon qui fleurit au mépris du climat rude, sur les pentes des
montagnes du Vercors ? Voilà 25 ans que ce symbole de résistance est devenu
l’emblème d’une coopérative dioise, bio, locale et solidaire.
Au départ, en 1989, des
familles se regroupent, désireuses d’acheter ensemble des produits bio. Le
groupement d’achat privilégie les producteurs et artisans locaux et
s’approvisionne auprès de plateformes du bio pour diminuer les coûts. Le
fonctionnement repose sur des bénévoles. Quatorze ans plus tard, l’association
représente 500 foyers adhérents, et embauche trois salariés. Encore onze ans
plus tard, la voici devenue une vraie entreprise.
250 sociétaires et une
marge qui repart dans le juste prix
Car en 2009, la Carline -
qui déménage dans un local proche du centre-ville - est devenue une société
coopérative d’intérêt collectif (SCIC), avec huit salariés (dont sept temps
plein). Plus besoin d’être adhérent pour pourvoir acheter et dans le conseil
d’administration, des producteurs, des consommateurs et des salariés. Avec le
principe intangible d’un homme, une voix, et de l’impartageabilité des
bénéfices. Le chiffre d’affaires en 2013 a atteint 1 million d’euros pour 1 000
€ de bénéfices. « Tout ce qui est négocié auprès des fournisseurs repart dans
un “juste” prix pour le consommateur », explique Pascal Dunoyer, le directeur.
Pas de dividendes à distribuer ni de marge qui va grossir les salaires
puisqu’ici, l’écart salarial va de 1 à 1,5, de la femme de ménage au directeur.
Dans le joli magasin aux
voûtes blanches – agrandi récemment et rénové en partie grâce aux bénévoles -
pas moins de 2 600 références dont la moitié en direct des 90 producteurs
locaux (Diois ou Drôme-Ardèche). La Carline et ses 250 sociétaires, cas rare de
magasin bio indépendant, entendent maintenir leur modèle social et éthique.
Assurer des prix corrects pour des produits de qualité et créer des emplois :
voilà les deux objectifs majeurs.
Le Diois le leur rend bien
puisque l’apport de la saison touristique ne représente ici que 1,5 % de plus
de chiffre d’affaires. « Un magasin comme le nôtre est normalement prévu pour
un bassin de population de 40 000 habitants… ici, il y en a 9 000. » Sans
compter la grande surface concurrente, “La vie claire”.
Modèle vertueux d’économie
sociale et solidaire, la Carline a bénéficié d’un financement participatif bien
avant que ne fleurissent sur internet les sites dédiés. Le comité de soutien ne
rechigne pas à donner un coup de main, construire les distributeurs de produits
en vrac (une des forces du magasin), ou aider un producteur à reconstruire sa
serre emportée par le vent. Bientôt, tous seront invités pour fêter le quart de
siècle de cette vraie institution de “consomm’acteurs”
Retrouvez notre dossier sur la Semaine du développement durable dans les éditions Drôme-Ardèche du Dauphiné Libéré de ce vendredi.
Retrouvez notre dossier sur la Semaine du développement durable dans les éditions Drôme-Ardèche du Dauphiné Libéré de ce vendredi.
Chantal SEIGNORET
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