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vendredi 28 mars 2014

La Carline de Die une coopérative pour relocaliser l'économie et acheter éthique...Et bio.



Consommer autrement, c’est possible
Un grand magasin dédié au bio, géré conjointement par les producteurs, consommateurs et salariés, et où un produit sur deux provient des producteurs locaux.
La Semaine du développement durable, qui se déroulera du 1er au 7 avril, s’intéresse à l’alterconsommation
Connaissez-vous la carline, ce chardon qui fleurit au mépris du climat rude, sur les pentes des montagnes du Vercors ? Voilà 25 ans que ce symbole de résistance est devenu l’emblème d’une coopérative dioise, bio, locale et solidaire.
Au départ, en 1989, des familles se regroupent, désireuses d’acheter ensemble des produits bio. Le groupement d’achat privilégie les producteurs et artisans locaux et s’approvisionne auprès de plateformes du bio pour diminuer les coûts. Le fonctionnement repose sur des bénévoles. Quatorze ans plus tard, l’association représente 500 foyers adhérents, et embauche trois salariés. Encore onze ans plus tard, la voici devenue une vraie entreprise.
250 sociétaires et une marge qui repart dans le juste prix
Car en 2009, la Carline - qui déménage dans un local proche du centre-ville - est devenue une société coopérative d’intérêt collectif (SCIC), avec huit salariés (dont sept temps plein). Plus besoin d’être adhérent pour pourvoir acheter et dans le conseil d’administration, des producteurs, des consommateurs et des salariés. Avec le principe intangible d’un homme, une voix, et de l’impartageabilité des bénéfices. Le chiffre d’affaires en 2013 a atteint 1 million d’euros pour 1 000 € de bénéfices. « Tout ce qui est négocié auprès des fournisseurs repart dans un “juste” prix pour le consommateur », explique Pascal Dunoyer, le directeur. Pas de dividendes à distribuer ni de marge qui va grossir les salaires puisqu’ici, l’écart salarial va de 1 à 1,5, de la femme de ménage au directeur.
Dans le joli magasin aux voûtes blanches – agrandi récemment et rénové en partie grâce aux bénévoles - pas moins de 2 600 références dont la moitié en direct des 90 producteurs locaux (Diois ou Drôme-Ardèche). La Carline et ses 250 sociétaires, cas rare de magasin bio indépendant, entendent maintenir leur modèle social et éthique. Assurer des prix corrects pour des produits de qualité et créer des emplois : voilà les deux objectifs majeurs.
Le Diois le leur rend bien puisque l’apport de la saison touristique ne représente ici que 1,5 % de plus de chiffre d’affaires. « Un magasin comme le nôtre est normalement prévu pour un bassin de population de 40 000 habitants… ici, il y en a 9 000. » Sans compter la grande surface concurrente, “La vie claire”.
Modèle vertueux d’économie sociale et solidaire, la Carline a bénéficié d’un financement participatif bien avant que ne fleurissent sur internet les sites dédiés. Le comité de soutien ne rechigne pas à donner un coup de main, construire les distributeurs de produits en vrac (une des forces du magasin), ou aider un producteur à reconstruire sa serre emportée par le vent. Bientôt, tous seront invités pour fêter le quart de siècle de cette vraie institution de “consomm’acteurs”
Retrouvez notre dossier sur la Semaine du développement durable dans les éditions Drôme-Ardèche du Dauphiné Libéré de ce vendredi. 
Chantal SEIGNORET

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