31 mars, grande journée de deuil pour le droit au
logement.
C’est la fin de la trêve hivernale commencée le 1er novembre… Ouf ! Au 1er avril, le droit de propriété retrouve ses couleurs.
C’est la fin de la trêve hivernale commencée le 1er novembre… Ouf ! Au 1er avril, le droit de propriété retrouve ses couleurs.
Plus de 115 000 jugements
d’expulsion de locataires pour impayés de loyer ont été prononcés en
2012 ; combien, au 1er avril 2014, seront exécutés par la force
publique ? Plus de 12 700, comme en 2012 ?
Combien de familles, de
femmes et d’enfants, devenus SDF « sans droits ni titres », vont
ainsi rejoindre les dizaines de milliers de personnes expulsées les années
précédentes et dont le droit à l’hébergement, pourtant reconnu par la loi, est
régulièrement bafoué par manque de places ? Exclues par ailleurs de la
trêve hivernale, elles sont condamnées à subir les violences de la vie dans la
rue pendant les périodes de froid (les demandes au 115 sont en constante
augmentation, 55 % d’entre elles n’obtiennent pas de réponse).
La fin de la trêve hivernale, c’est aussi la
fermeture de milliers de places d’hébergement d’urgence, étant implicitement admis que vivre et dormir
dehors hors gel est absolument sans danger. Seulement ceux qui vivent ainsi
meurent en moyenne à l’âge de 49 ans.
La fin de la trêve
hivernale, c’est aussi le retour des coupures de gaz et d’électricité pour ceux
qui ne peuvent plus payer leurs factures.
Ainsi, trois ans après l’annonce d’un grand « Chantier
national prioritaire pour le logement » et le vote récent de la loi Alur, l’accès au
logement des personnes sans abri et mal logées n’est toujours pas une priorité,
alors qu’augmente le nombre des personnes qui sont sans domicile personnel, à
la rue, aux portes des centres d’hébergement ou encore en situation de
mal-logement et d’habitat indigne.
C’est dans l’urgence de rendre effectif le droit à
un logement de qualité pour tous,
que la Ligue des droits de l’Homme, tout en reconnaissant quelques avancées
contenues dans la loi Alur :
- demande un moratoire des
expulsions locatives sans relogement ;
- dénonce le désengagement
de l’Etat et des collectivités territoriales, au vu de l’absence de priorité
donnée à la production massive de logements locatifs sociaux et « très
sociaux ». Elle en veut pour preuve la promesse de construire en 2014 2
000 logements « PLAI très sociaux » (3 000 en 2015), alors qu’une
ordonnance récente lance la construction de 60 000 logements locatifs intermédiaires
par an, qui seront inaccessibles aux plus modestes. Les quatre-cinquièmes de
cette production bénéficieront du dispositif de « défiscalisation
Duflot » ;
- dénonce, par ce fait, la
poursuite depuis quarante ans d’une politique d’avantages fiscaux en faveur
d’investisseurs privés qui entretiennent un marché immobilier financiarisé,
générateur de profits par l’exploitation cynique d’un besoin fondamental auquel
personne ne peut se soustraire sans mettre en péril son existence même ;
- demande une politique de
l’urbanisme capable de lutter contre l’étalement urbain, facteur d’usage
intensif de l’automobile, d’isolement social, de gaspillage des sols, par la
promotion d’un habitat dense qui garantisse la qualité de la forme urbaine et
de l’espace public avec une politique foncière publique forte.
Se loger et pouvoir se
maintenir dans son logement est pour chacun une nécessité vitale.
Un habitat digne pour
chacun, garanti par la solidarité du corps social, est un préalable
indispensable à l’accès à une citoyenneté effective, combat permanent de la
Ligue des droits de l’Homme.
Le délégué Diois de la
Ligue des Droits de l'Homme.
Ligue des droits de l'Homme
Ligue des droits de l'Homme
Section Dioise
Chastel et Bassette
26150 Die
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire