Fukushima + 3 ans : l’industrie nucléaire
mondiale en déclin brutal et irréversible. La part du nucléaire dans
l’électricité mondiale est passée de 17% en 2001 à environ 9% aujourd’hui
- La WNA a fait disparaître de son site web la courbe mauve (la part du
nucléaire dans la production
mondiale d’électricité) au lieu de la mettre à jour comme ci-dessus. Voir ici la mise au jour de ce peu glorieux subterfuge. Mais il est vrai que la tendance est désespérante pour les promoteurs de l’atome...
mondiale d’électricité) au lieu de la mettre à jour comme ci-dessus. Voir ici la mise au jour de ce peu glorieux subterfuge. Mais il est vrai que la tendance est désespérante pour les promoteurs de l’atome...
Trois ans après le début de la catastrophe de
Fukushima, dont les conséquences
vont hélas continuer à s’aggraver pendant des décennies, l’industrie nucléaire
tente de faire bonne figure et prétend même "repartir de l’avant".
Des organismes de propagande comme l’Agence internationale de l’énergie
atomique (AIEA) ou la World nuclear association (WNA) diffusent des chiffres
sidérants : des centaines de réacteurs seraient d’ores et déjà commandés
et seraient "bientôt" mis en chantier, la production nucléaire serait
amenée à progresser massivement dans les années à venir, etc.
La réalité est
totalement différente, et il suffit pour s’en convaincre de consulter les
données officielles (il convient donc de ne pas confondre information et
communication, cette dernière relevant de la tromperie).
On peut ainsi constater
que :
- la part du nucléaire dans l’électricité mondiale
s’est effondrée depuis 10 ans,
passant de 17% en 2001 à environ 11% en 2011 (1), et est à coup sûr passée
désormais sous les 10% du fait de la baisse nette de production nucléaire en
2012 et 2013 (cf point suivant). Il est très important de noter que ce
phénomène est structurel, commencé bien avant Fukushima, et qu’il continue bien
entendu depuis.
- la production nette d’électricité nucléaire
décline depuis 2006 (hormis un
"rebond" en 2010, effacé depuis), comme on peut le voir sur le propre
site de la World nuclear association (2). Ce n’est pas seulement la part
relative du nucléaire qui diminue (sachant que les autres énergies progressent
vite, en particulier les renouvelables) : la quantité d’électricité nucléaire
diminue année après année. La WNA a d’ailleurs censuré sa propre publication
pour faire disparaître la courbe (en chute libre !) de la part du
nucléaire dans l’électricité mondiale (3) . On attend avec impatience le
chiffre officiel de 2012 (publication en juillet 2014).
On note par ailleurs que la part des énergies renouvelables dépasse 20% (plus du double de celle du nucléaire) et est en augmentation rapide.
On note par ailleurs que la part des énergies renouvelables dépasse 20% (plus du double de celle du nucléaire) et est en augmentation rapide.
- 42% du parc nucléaire mondial a plus de 30 ans
: les fermetures définitives vont se multiplier.
Ces derniers mois, 4 réacteurs ont été définitivement fermés aux USA (Crystal River 1, San Onofre 1 et 2, Kewaunee 1) et un autre le sera en fin d’année (Vermont Yankee). Ce sont les prémices d’un phénomène général qui va voir la production nucléaire continuer décroître inexorablement.
Ces derniers mois, 4 réacteurs ont été définitivement fermés aux USA (Crystal River 1, San Onofre 1 et 2, Kewaunee 1) et un autre le sera en fin d’année (Vermont Yankee). Ce sont les prémices d’un phénomène général qui va voir la production nucléaire continuer décroître inexorablement.
- les réacteurs en construction ne pourront
compenser les fermetures
La WNA agite le nombre
"record" de 72 réacteurs en construction mais certains le sont depuis
20 ou 30 ans, et même 40 ans pour Watts Bar (USA). On connaît aussi les
problèmes insurmontables rencontrés par Areva en Finlande et EDF à Flamanville.
Par ailleurs, la majorité des chantiers en cours le sont en Chine, pays qui
investit bien plus dans les renouvelables (les éoliennes produisent désormais
plus que le nucléaire) : c’est donc un "engouement" bien virtuel
qui cache mal le déclin net de l’atome mondial.
- De nombreux chantiers annoncés ne verront en fait jamais le jour
D’innombrables nouveaux
réacteurs ont été annoncés avec tambours et trompettes ces dernières années,
mais ont pour la plupart été ensuite discrètement annulés. On peut ainsi citer
le prétendu programme nucléaire turc, annoncé puis annulé à de nombreuses
reprises… depuis 1967 ! De même, les réacteurs EPR que EDF prétend
construire en Grande-Bretagne bénéficient de la part de Londres de subventions
massives qui ne passeront assurément pas le filtre de Bruxelles : il est
injustifiable de rendre "rentable", avec l’argent public, un projet
gravement déficitaire. Ces EPR ne seront assurément jamais construits.
Conclusion : l’avenir du nucléaire est assuré… par ses catastrophes et ses déchets
radioactifs.
L’industrie nucléaire n’a
aucune perspective d’avenir : elle va seulement tenter de survivre en
prolongeant le plus longtemps possible la vie des réacteurs actuels, pourtant
déjà anciens et plus dangereux que jamais. Les fermetures de réacteurs sont
néanmoins inéluctables et vont se multiplier dans les années à venir, les
quelques nouveaux réacteurs (principalement en Chine) ne faisant que freiner momentanément
ce processus.
Par contre, l’avenir du
nucléaire est "assuré" par… ses catastrophes et ses déchets
radioactifs : des situations insolubles et dramatiques qui vont
empoisonner (au sens propre comme au sens figuré) la vie des humains pendant
des millénaires, et cela seulement pour seulement quelques dizaines d’années de
production électrique nucléaire.
OBSERVATOIRE du NUCLEAIRE
mardi 11 mars 2014 - 21h32
mardi 11 mars 2014 - 21h32
(1) Agence internationale
de l’énergie, Key world energy statistics 2003 et 2013, p24 :
Chiffres 2001 : http://observ.nucleaire.free.fr/2003-Keyworld-AIE.pdf
Chiffres 2011 : http://www.iea.org/publications/freepublications/publication/KeyWorld2013.pdf
Chiffres 2011 : http://www.iea.org/publications/freepublications/publication/KeyWorld2013.pdf
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