La comtesse de Die fut
l'épouse de Guilhem de Poitiers, dame belle et bonne. Et elle s'énamoura de
Raimbaut d'Orange, et fit à son sujet maintes bonnes chansons." Née en 1135 et décédée en 1185.
Elle est parfois désignée
par d'autres troubadours sous le nom de Béatriz. Elle pourrait être une
descendante de familles seigneuriales du Valentinois et du Viennois Beatritz,
fille de Guigues, dauphin du Viennois. Pour approfondir le mystère, sa vida
nous dit qu'elle est mariée à un certain Guilhem de Poitiers! Etrange. Mais il
y eut un Guilhem de Peitieus qui fut comte du Valentinois (1163-1189).
Tout aussi bien elle
pourrait être Isoarda ou Beatrix, une fille du comte Isoard de Die qui serait
née vers 1150 et aurait été l'épouse de Raimon d'Agout (1180-1212) qui habitait
près d'Orange. Une "Beatrix comitissa" est consignée dans un document
de la famille d'Hugues d'Aix datant de 1212.
Ses cansos s'adressent peut-être à Raimbaut IV
d'Aurenga (1198-1218), le fils de Guilhem
III qui était le neveu du troubadour.
On n'arrive pas à situer
précisément dans le temps la vie de cette Dame.
L'Amante passionée
Authentique, direct, passionné, tel est son style. Connaissant parfaitement bien les règles de fin'
amor, elle n'offre pas ses faveurs sans soumettre son prétendant à l'assai,
s'il souhaite goûter au plaisir du baizar, jazer et tener, le baiser d'amour,
le coucher et l'étreinte. Aussi elle exige de lui l'obéissance absolue et
affirme clairement :
Bel ami, aimable et bon,
quand je vous tiendrai en mon pouvoir, que je puisse un soir me coucher avec
vous, et vous donner un baiser d'amour, sachez que j'aurais grand plaisir à
vous tenir dans mes bras à la place du mari, pourvu que vous m'ayez promis de
faire tout ce que je voudrai...t selon les mêmes règles, elle tient à l'écart
les calomnies des médisants et le mari jaloux : Et vous, jaloux, mauvaise
langue, ne croyez pas que je renonce, que joie et jeunesse ne me plaisent pas,
pour quelque dépit qui vous en vienne !..Cette trobairitz obéit aux conventions
du courtisement amoureux et aux lois de fin'amor qui sont tout aussi clairement
énoncées que dans le trobar des hommes. Il y met un peu plus de passion, voire
de sensualité.
Voici une de ses célèbres Cansos la plus belle sans
doute
Il me faut chanter ce que
je ne voudrais pas,
Je me plains tant de celui dont je suis l'amie,
Car je l'aime plus que qu'aucune chose qui soit:
Dans sa conquête ne me sert ni Mercy ni Courtoisy
Ni ma beauté, ni ma valeur, ni mon esprit;
Car ainsi je me suis trompée et trahie
Comme je devrais l'être si j'étais sans grâce
Je me plains tant de celui dont je suis l'amie,
Car je l'aime plus que qu'aucune chose qui soit:
Dans sa conquête ne me sert ni Mercy ni Courtoisy
Ni ma beauté, ni ma valeur, ni mon esprit;
Car ainsi je me suis trompée et trahie
Comme je devrais l'être si j'étais sans grâce
De cela (une chose) me
console: que jamais je ne fis de faute envers vous,
Ami, d'aucune façon
Plutôt je vous aime plus que Seguin n’aima Valence
Et il me plaît beaucoup que je vous vainque en amour,
Mon ami, car vous êtes le plus vaillant
Avec moi vous faites le fier en discours et en actions
Et vous êtes si noble envers tous les autres gens.
Ami, d'aucune façon
Plutôt je vous aime plus que Seguin n’aima Valence
Et il me plaît beaucoup que je vous vainque en amour,
Mon ami, car vous êtes le plus vaillant
Avec moi vous faites le fier en discours et en actions
Et vous êtes si noble envers tous les autres gens.
La façon dont votre coeur
s'enorgueillit envers moi m'émerveille,
15 Ami, pour cela j'ai raison de me plaindre
Il n'est guère juste qu'un autre amour vous enlève à moi
Quoi qu'elle vous dise ou vous permette
Et je vous rappelle quel fut le commencement
De notre amour, que jamais le Seigneur Dieu ne veuille
Que la séparation soit de ma faute.
15 Ami, pour cela j'ai raison de me plaindre
Il n'est guère juste qu'un autre amour vous enlève à moi
Quoi qu'elle vous dise ou vous permette
Et je vous rappelle quel fut le commencement
De notre amour, que jamais le Seigneur Dieu ne veuille
Que la séparation soit de ma faute.
La grande prouesse qui
règne en vous-même
Et le riche prix que vous avez m'empêchent de partir
Car je ne connais aucune (dame), lointaine ou voisine
Qui si elle veut vous aimer ne s'y incline
Mais vous, ami, êtes si plein d'esprit
Que vous devez bien connaître la plus fidèle
Et vous souvenir de notre accord.
Et le riche prix que vous avez m'empêchent de partir
Car je ne connais aucune (dame), lointaine ou voisine
Qui si elle veut vous aimer ne s'y incline
Mais vous, ami, êtes si plein d'esprit
Que vous devez bien connaître la plus fidèle
Et vous souvenir de notre accord.
Mon prix et ma famille
doivent avoir de la valeur pour moi
De même que ma beauté et ma dévotion
De même que ma beauté et ma dévotion
Ainsi je vous envoie là où
est votre séjour
Cette chanson, que pour moi elle soit un messager
Et je veux savoir, mon noble bel ami,
Pourquoi vous m'êtes si farouche et sauvage
Je ne sais si c'est de l'orgueil ou de la mauvaise volonté.
Mais je veux d'autant plus que le messager vous dise
Que beaucoup de gens ont une grande damnation dans trop d'orgueil.
Cette chanson, que pour moi elle soit un messager
Et je veux savoir, mon noble bel ami,
Pourquoi vous m'êtes si farouche et sauvage
Je ne sais si c'est de l'orgueil ou de la mauvaise volonté.
Mais je veux d'autant plus que le messager vous dise
Que beaucoup de gens ont une grande damnation dans trop d'orgueil.
Relevé chez :
Œuvres
- Ab joi et ab joven
m'apais
- A chantar m'er de so
qu'ieu non volria (Je chanterai ce que je n'aurais pas voulu chanter)
- Estât ai en greu
cossirier
- Fin ioi me
don'alegranssa
"A chantar m'er" (autre traduction)
Je
chanterai ce que j'aurais voulu ne jamais chanter
Tant j'ai de mal à cause de celui dont je suis l'amie
Car je l'aime plus que toute chose qui puisse être
Lui que ni la pitié ni la coutoisie ne peuvent émouvoir
Ni ma beauté, ni mon prix, ni mon bon sens
Ne m'ont empêchée d'être déçue et trahie
Comme j'aurais mérité de l'être si j'avais été vilaine
Tant j'ai de mal à cause de celui dont je suis l'amie
Car je l'aime plus que toute chose qui puisse être
Lui que ni la pitié ni la coutoisie ne peuvent émouvoir
Ni ma beauté, ni mon prix, ni mon bon sens
Ne m'ont empêchée d'être déçue et trahie
Comme j'aurais mérité de l'être si j'avais été vilaine
Je me
console en me disant que je n'ai en rien failli
Mon ami, je ne vous ai rien fait de mal
Je vous aime autant que Seguis a aimé Vallensa
Il me plaît beaucoup de songer que mon amour vous avait vaincu
Mon plus bel ami, vous qui êtes le plus valeureux
Vous faites l'orgueilleux envers moi en actes et en paroles
Alors que vous êtes agréable avec les autres
Mon ami, je ne vous ai rien fait de mal
Je vous aime autant que Seguis a aimé Vallensa
Il me plaît beaucoup de songer que mon amour vous avait vaincu
Mon plus bel ami, vous qui êtes le plus valeureux
Vous faites l'orgueilleux envers moi en actes et en paroles
Alors que vous êtes agréable avec les autres
Je
m'étonne que votre coeur soit si fier
Mon ami, envers moi; aussi j'ai des raisons d'avoir mal
Ce n'est pas juste qu'un autre amour vous prenne à moi
Peu importe ce qui vous a été dit ou promis.
Souvenez-vous du commencement
De notre amour! Que Dieu fasse
Que cette séparation ne soit en rien de ma faute
Mon ami, envers moi; aussi j'ai des raisons d'avoir mal
Ce n'est pas juste qu'un autre amour vous prenne à moi
Peu importe ce qui vous a été dit ou promis.
Souvenez-vous du commencement
De notre amour! Que Dieu fasse
Que cette séparation ne soit en rien de ma faute
La
noblesse d'âme qui réside en vous
Et votre grande valeur me retiennent
Il n'en est aucune, ni de près ni de loin
pour peu qu'elle veuille aimer, qui ne s'incline vers vous
Mais vous, ami, êtes si sage
Que vous saurez reconnaître la plus fine
Et vous souvenir de notre pacte.
Et votre grande valeur me retiennent
Il n'en est aucune, ni de près ni de loin
pour peu qu'elle veuille aimer, qui ne s'incline vers vous
Mais vous, ami, êtes si sage
Que vous saurez reconnaître la plus fine
Et vous souvenir de notre pacte.
Je vous
fais valoir mon prix, ma noblesse d'âme
Et ma beauté en plus de mon courage;
J'envoie cette chanson vers vous
Afin qu'elle soit mon messager
Je veux savoir, ô mon plus bel ami
Pourquoi vous m'êtes si distant et cruel
J'ignore si c'est orgueil ou mauvaise foi
Et ma beauté en plus de mon courage;
J'envoie cette chanson vers vous
Afin qu'elle soit mon messager
Je veux savoir, ô mon plus bel ami
Pourquoi vous m'êtes si distant et cruel
J'ignore si c'est orgueil ou mauvaise foi
Mais plus
que tout je veux qu'il vous soit dit par ce message
Que trop d'orgueil a causé la perte de maintes gens.
Que trop d'orgueil a causé la perte de maintes gens.
Béatriz, Comtesse de Die
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