Une sainte allemande à Vassieux
Depuis longtemps
Monseigneur Legleize, évêque de Valence, souhaitait qu’une relique d’un saint
allemand ayant résisté au nazisme puisse être accueillie à l’église paroissiale
de Vassieux-en-Vercors. Ce vœu prit forme en 2006 avec quelques morceaux
d’étoffe ayant appartenu à sainte Thérèse-Bénédicte de la Croix, carmélite
d’origine juive disparue à Auschwitz en 1942 en même temps que sa sœur. Dans la
société, la sainte est plus connue sous le nom d’Edith Stein, brillante philosophe,
élève puis disciple d’Edmund Husserl, fondateur de la phénoménologie. Les
reliques de la sainte sont placées dans le nouvel autel installé dans la cadre
de la restauration de l’église sous la direction de Thomas Joulie, architecte.
Mais il manquait quelque chose pour honorer comme il convient la mémoire de la
sainte carmélite. Dans cet esprit a donc été commandé un diptyque à un artiste
du Royans, Yan Vita. L’œuvre fut inaugurée ce dimanche 14 juillet sous la
présidence de Monseigneur Lagleize entouré du Père Rochegude, curé de la
paroisse Notre-Dame en Royans-Vercors, des Pères Soignard et Lambert. On notait
également les présences de MM. Michel Rapelin, maire de Vassieux et d’Hervé
Mariton, député.
Une vague de lumière
Le Père Rochegude retraça
en guise d’introduction la genèse du projet et donna la parole à Yan Vita qui
décrivit en quelques mots la symbolique de son œuvre, ses deux parties
encadrant l’autel. Lorsque l’on regarde l’autel de face, à l’extrême gauche on
retrouve du noir et du rouge sombre symbolisant l’horreur des camps puis on
trouve la sainte, les mains ouvertes dans le geste de l’offrande. C’est alors
comme le mouvement d’une vague de lumière partant à la rencontre de l’autre
partie du diptyque, à droite, le chandelier à sept branches symbolisant à la
fois les origines juives de la carmélite et la lumière divine. On trouve de
même le calice et la patène, symbolisant l’Eucharistie.
Dans son homélie,
Monseigneur Lagleize rendit un vibrant hommage à la sainte qu’il admire à
l’évidence beaucoup. Il lut de larges extraits des écrits de sainte
Thérèse-Bénédicte de la Croix, montrant le chemin qui va de la chercheuse de
vérité qu’elle était en tant que philosophe à la chercheuse de Dieu qu’elle est
devenue en tant que carmélite. Une recherche au sein même de la vie de tous les
jours et qui la mena à la contemplation de Jésus crucifié, Dieu fait homme.
La messe fut d’une grande
ferveur. Le lien est désormais établi entre la disparition de la sainte
allemande dans les fours d’Auschwitz et les événements funestes qui marquent à
jamais Vassieux-en-Vercors. Rappelons que Jean-Paul II fit de sainte
Thérèse-Bénédicte de la Croix une co-patronne de l’Europe. En ces temps
difficiles, méditer ce que fut la vie de Thérèse-Bénédicte de la Croix prend
son sens.
Michel Destombes
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