Des nappes d’hydrocarbure ont été observées dans
les eaux de la plateforme submergée
(Photo : Gerald Herbert
Associated Press La plateforme de forage Deepwater Horizon, dans le golfe du
Mexique, en avril 2010)
Trois ans après avoir sombré dans le golfe du
Mexique, la plateforme Deepwater Horizon laisserait toujours fuir du pétrole et
des résidus de forage, selon les résultats d’analyses menées par des chercheurs
américains.
Des chercheurs de
l’Université de Californie ont étudié des échantillons provenant des nombreuses
nappes d’hydrocarbure repérées dans les eaux du golfe depuis la mi-septembre
2012. Leurs travaux, publiés dans l’Environmental Science Technology Journal,
indiquent que les décombres de la plateforme qui était exploitée par BP
seraient la source des produits toxiques qui fuient toujours, plus de trois ans
après la gigantesque marée noire.
Il ne semble pas que le
pétrole provienne du puits qui a coulé pendant plus de quatre mois, comme le
redoutaient au départ les chercheurs. Les liquides recueillis à la surface du
golfe du Mexique contiennent du pétrole et des additifs chimiques utilisés dans
le cadre des forages. De tels produits ont sombré au fond de l’eau en avril
2010, avec la plateforme Deepwater Horizon. L’ampleur de la pollution
occasionnée par ces fuites n’a pas été évaluée jusqu’à présent.
On sait toutefois que la
marée noire continue d’affecter la biodiversité marine de la région. Dans un
article publié en mai dans le magazine Environmental Science and Technology,
des chercheurs ont indiqué que la pire marée noire de l’histoire américaine a
eu des effets significatifs sur les succès de reproduction des poissons. Leurs
embryons ont connu des malformations, mais aussi des mortalités plus élevées au
moment de la reproduction. Des effets caractéristiques de la toxicité du
pétrole. Selon eux, cela démontre qu’« il est beaucoup trop tôt » pour prédire
les effets à long terme de cette catastrophe environnementale.
Cinq millions de barils de pétrole
Le puits appartenant à BP
a laissé s’échapper pas moins de cinq millions de barils de pétrole dans le
golfe du Mexique à partir d’avril 2010. Depuis le naufrage de l’Exxon Valdez en
1989 - la pire marée survenue sur le territoire américain avant celle du golfe
du Mexique -, plus de 500 déversements importants se sont produits dans le
monde.
Malgré les risques
environnementaux liés à l’exploration pétrolière en mer, les États-Unis et le
Mexique ont signé l’an dernier un accord de collaboration pour l’exploitation
d’énergie fossile dans le golfe du Mexique, accord qui a ouvert un plus grand
territoire pour la recherche d’or noir.
En novembre 2012, BP a
aussi annoncé qu’elle comptait investir plus de 1 milliard de dollars pour
mener de l’exploration pétrolière en eaux profondes au large de la
Nouvelle-Écosse. En vertu de l’entente intervenue avec l’Office Canada
-Nouvelle-Écosse des hydrocarbures extracôtiers, la pétrolière britannique a
mis la main sur les droits d’exploration de quatre secteurs où elle compte se
lancer dans des travaux d’exploration qui devraient s’étendre sur six ans.
Cette zone maritime se caractérise par sa riche biodiversité.
Alexandre Shields
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