Tous les jazz ont droit de cité à Crest !
Place forte du jazz dans
la Drôme, le Crest Jazz vocal se déroulera du 2 au 10 août prochain.
Ci-dessous (en médaillon, Alain Bellon, le président de l’association Crest
Jazz Vocal. Photo Gaelle BRUNET/CREST JAZZ VOCAL
La programmation 2013 propose une vision très large
du jazz, avec la présence d’artistes classés dans les catégories funk, soul et
électro à l’image de Deluxe ou Nina Attal… Est-ce que l’on ne s’éloigne pas
trop de l’esprit jazz du festival ?
Alain Bellon : « Je
ne pense pas car le jazz est une musique en perpétuel mouvement qui est devenue
plurielle parce qu’elle se frotte au courant balkanique, au jazz hip-hop ou au
new jazz. L’idée est de proposer un festival de tous les jazz afin d’ouvrir ce
rendez-vous à tous mais aussi pour faire face à la concurrence qui est de plus
en plus nombreuse. »
Le jazz, c’était mieux avant… ?
« Non, il faut vraiment
casser cette image. Le jazz à Crest n’est pas moins bien qu’avant… Aujourd’hui,
il faut évoluer avec son temps… Il y a beaucoup de gens qui sont nostalgiques
de la grande époque durant laquelle on recevait des grandes pointures (Nina
Simone, Ray Charles, Cesaria Evora) mais nous invitons aujourd’hui des artistes
de grande qualité. Nous organisons aussi durant la durée du festival un
concours très relevé et des stages encadrés par des professionnels. »
Tous les festivals sont touchés par des réductions
de moyens. Crest Jazz Vocal échappe-t-il aux effets conjugués de la crise et de
la réforme territoriale ?
« Pour l’instant, nous ne
sommes pas trop touchés ! Les subventions du Département et de la Région sont
honnêtes. Notre problème à Crest, c’est que nous n’avons pas de lieu, nous
sommes de vrais circassiens ! Chaque année nous montons une scène, des gradins à
l’espace Soubeyran qui est un terrain de boules. La ville de Crest a toujours
eu beaucoup d’infrastructures sportives mais peu d’endroits dédiés à la
culture, c’est regrettable ! Chaque année, la location de ce matériel
représente un coût de 70 000 sur un budget total de 350 000 euros. La
solution ? Que la ville décide de mettre en place un théâtre de verdure à
l’image de celui de Grâne, qui est un endroit merveilleux. »
C’est quand même une drôle d’idée de commencer un
festival ailleurs que chez soi (ce soir à Cobonne avec le quartet Westalk) ?
« L’idée est d’amener le
jazz où il n’est pas… Et surtout les artistes adorent sortir des grandes
scènes. Mais nous aimons surtout créer de belles rencontres avec les musiciens
et notre belle région. »
Le festival reçoit-il l’adhésion des habitants de
Crest ? Compte-t-il, comme à Vienne, sur des bénévoles pour assurer sa
logistique ?
« À observer les rues
pleines pendant le festival, c’est une évidence ! Sans compter l’impact
économique de ce rendez-vous sur le commerce local. Crest Jazz vocal, c’est une
salariée en CDI et 20 bénévoles qui bossent toute l’année. Pendant la période
du festival, c’est 100 à 120 personnes qui viennent nous aider. Beaucoup
d’entre eux viennent de Crest mais aussi de toute la France. Ceux-là adorent la
musique et l’aventure humaine. »
Quelques mots sur la programmation 2013…
« Ce n’est vraiment pas
une programmation au rabais. Du hip-hop à l’électro en passant par la soul funk
et bien sûr le jazz, chacun devrait y trouver son compte. »
Julien COMBELLES
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