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mardi 23 juillet 2013

Féminisme et écosocialisme...

Féminisme et écosocialisme : une nécessaire alliance


 Les Luttes écosocialistes et féministes se chevauchent et apparaissent comme la grande référence dans la défense des biens communs dans notre pays et sur notre continent.

Tárzia Medeiros est active dans le Marche mondiale des femmes et est membre de la direction nationale du Parti socialiste et liberté (PSOL) au Brésil.
Depuis que le capitalisme et le patriarcat existent en tant que systèmes liés l’un à l’autre, ils ont fait alliance pour établir une relation de domination de la nature et d’appropriation et d’exploitation de tout ce qui, sur cette base, est défini comme des êtres de « nature inférieure », ce qui comprend les femmes et leurs corps.
De même, la condition des Noirs, des Métis et des Autochtones, et leur subordination ethnique et culturelle, sont devenues quelque chose de naturel. Tout ce qui vient de la nature et ne correspond pas à la norme de l’évolution sociale masculine et bourgeoise et qui ne rentre pas le paradigme du blanc et de l’Occidental, existe comme quelque chose d’une « nature inférieure »
La naturalisation de la maternité en tant que fonction et le destin des femmes, ainsi que la naturalisation de leurs corps comme un territoire à conquérir et à contrôler, devraient être rejetées par tous les socialistes qui se réclament d’un monde féministe et écosocialiste, libre des stigmates du capitalisme.
Nous ne pouvons permettre qu’une explication « biologique » de l’inégalité entre les hommes et les femmes soit utilisée pour maintenir celles-ci dans une position sociale, politique et économique inférieure à celle des hommes.
Les effets de la crise environnementale qui ravagent des régions entières de la planète, frappent plus durement les pays périphériques, les populations les plus pauvres, et en particulier les femmes et les enfants. La désertification, la perte de ressources en eau, les catastrophes environnementales causées par les changements climatiques (tsunamis, tremblements de terre, périodes prolongées de sécheresse, inondations et glissements de terrain) ont un impact énorme sur leur vie quotidienne.
Quand une population est forcée de quitter les lieux où elle vit, la plupart des réfugiés et des sans-abri sont encore les femmes et les enfants. Le changement climatique exacerbe la pauvreté et accentue les inégalités, ce qui pousse des femmes à avoir souvent recours à la prostitution afin d’obtenir de la nourriture. L’augmentation des maladies, et la réapparition de certaines maladies qui étaient dipsarues ou contrôlées (telles que le choléra et la tuberculose, etc), met aussi un fardeau sur les femmes, parce que le soin des malades relèvent encore d’elles.
La réponse néo-malthusienne à la crise climatique souligne la surpopulation dans le monde comme étant la cause principale de la crise climatique, et cherche donc à limiter le droit des femmes à disposer de leur corps. Il s’agit d’une approche raciste, parce que la croissance de la population est plus élevée dans le Sud. Mais elle détourne aussi l’attention de l’énorme fossé qui sépare le gaspillage des super-riches de la pauvreté absolue des secteurs les plus pauvres et des impacts très différents de chaque secteur sur la nature.
Ceux et celles d’entre nous qui ont combattu pour l’extension des droits des femmes à disposer de leur corps et de leur fécondité, rejettent et dénoncent cette pseudo-solution, car elle remet en question le droit de la femme à décider et fait l’erreur d’ignorer les causes structurelles de la crise, où le capitalisme est la principale cause.
Dans le Sud, les femmes sont également responsables de la production de 80% de la nourriture, y compris la collecte et la conservation des fruits et des semences indigènes. Ce rôle central qui assure la souveraineté alimentaire et la préservation de la biodiversité en tant que patrimoine de l’humanité, donne aux femmes un rôle clé dans l’agriculture et l’approvisionnement en nourriture.
L’impact croissant de grands projets, dans le développement capitaliste au Brésil, pris en charge par l’Etat à travers le CAP et la BNDES, a conduit à une perte de territoire et d’autonomie pour les petits producteurs, dont la plupart sont des femmes, des communautés autochtones ou afro-brésiliennes.
La principale expression de ces projets sont l’agro-industrie, la dérivation du fleuve São Francisco et des zones irriguées qui jouxtent, les grands barrages fournissaent de nouvelles centrales hydroélectriques (Belo Monte, Jirau, etc), l’IIRSA, l’exploitation minière, l’utilisation inntensive de pesticides et la production de biocarburants. Les femmes jouent un rôle central dans la protection des écosystèmes et de la biomasse contre les gouvernements (fédéral, provincial et municipal) qui veulent vendre ses richesses aux multinationales.
Les actions des femmes de Via Campesina, qui ont détruit les plantations d’eucalyptus d’Aracruz Cellulose, comme le rôle des communautés autochtones et les Afro-Brésiliens dans la défense de leurs terres ancestrales, sont des exemples de défense victorieuse de l’environnement, en fonction de leurs réalités particulières.
Il est essentiel de renforcer l’alliance entre les femmes des campagnes et des villes. Un féminisme qui intègre la lutte écosocialiste sera plus proche de ces luttes qui sont aujourd’hui à l’avant-garde de la défense des biens communs de notre pays et de notre continent.  Les luttes écosocialistes et féministes se chevauchent et se présentent comme la grande référence pour notre travail, parce qu’elles s’inscrivwent plus que jamais, dans le cadre de la lutte contre le capitalisme et sont partie intégrante de notre vision stratégique.
Tarzia Medeiros

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