Seuls les Verts maintiennent la pression sur
François Hollande après l’occupation de la Centrale atomique de Tricastin. Les
29 lanceurs d’alerte ont été relâchés…procès en Septembre à Valence.
Vue des deux gigantesques
tours réfrigérantes et leur panache de vapeur de la plate-forme Areva du
Tricastin, le plus important site d'enrichissement d'uranium en Europe (650
ha), prise le 04 avril 2011 en bordure du Rhône, entre la Drôme et le Vaucluse.
Barbara Pompili et François de Rugy
s'entretiennent avec le président de la République mardi matin...
Barbara Pompili,
coprésidente du groupe écologiste à l'Assemblée nationale, a salué mardi le
«rôle de lanceur d'alerte» de Greenpeace, après l'opération coup de poing de
l'ONG dans la centrale de Tricastin. «Si j'étais l'Etat, je contractualiserais
avec Greenpeace pour qu'ils viennent (...) faire des inspections surprises», a
proposé l'élue EELV de la Somme sur RTL. «Mais vous imaginez par contre des
gens qui viennent avec des explosifs sur eux et qui rentrent comme Greenpeace a
pu le faire, là ce serait dangereux», a-t-elle souligné.
Interrogée au sujet des
engagements électoraux de François Hollande sur la fermeture d'ici 2017 de la
centrale de Fessenheim et la réduction de 75% à 50% à l'horizon 2025 de la part
du nucléaire en France, elle a indiqué que elle et François de Rugy, l'autre
chef de file des députés EELV, comptaient les rappeler au chef de l'Etat lors
d'un entretien prévu dans la matinée. «On va lui poser la question (...) de
quelle stratégie pour atteindre cet objectif des 50% de part du nucléaire.».
Hollande «sous influence des lobbys nucléaires»
Quant à la première
fermeture d'une centrale, «on a eu un accord là-dessus (avec le PS en novembre
2011), pour moi la question ne se pose pas: Fessenheim sera fermée», a assuré
Barbara Pompili, réaffirmant sa volonté «qu'un cap vert soit réellement
enclenché dans ce pays».
Le secrétaire national
d'Europe Ecologie-Les Verts, Pascal Durand a, lui, estimé sur BFMTV et RMC que
François Hollande «était sous influence des lobbys nucléaires». «Je n'ai jamais
vu de lobbys plus puissants», a-t-il affirmé.
«La centrale du Tricastin est une passoire,
fermons-là»
Les réactions politiques
se sont enchaînées suite à l'action coup-de-poing menée ce lundi à l’aube par
des activistes de Greenpeace dans la centrale du Tricastin…
Ils ont atteint les
réacteurs en quinze minutes. Ce lundi, à l’aube, une trentaine d’activistes de
Greenpeace ont pénétré dans la centrale nucléaire du Tricastin (Drôme) pour dénoncer
les risques d’accident et réclamer la fermeture de ce site nucléaire «parmi les
cinq plus dangereux de France». Les militants ont tous été interpellés par les
gendarmes de Pierrelatte et placés en garde-à-vue. Mais cette action
coup-de-poing, menée à la fin du débat national sur la transition énergétique,
vient une nouvelle fois illustrer les
failles de la sécurité des installations nucléaires. Les ministres de
l’Intérieur Manuel Valls et de l’Energie Philippe Martin, ont d’ailleurs
demandé dès ce lundi un rapport sur les circonstances de cet événement.
«La sécurité nucélaire respectée»
Pour éviter la polémique,
EDF, propriétaire de la centrale de production d’électricité, s’est justifié sur
cette intrusion dans la matinée. «Dès leur entrée sur le site, les personnes
ont été détectées et leur cheminement a été suivi en permanence sur le site (…)
Les militants n’ont à aucun moment pu pénétrer dans les zones sensibles de
l’installation. Cette intrusion n’a eu aucune conséquence sur la sécurité des
installations, ni sur celle des personnes présentes sur le site», a assuré EDF.
Mais cette explication n’a pas suffit à éviter les réactions en chaîne.
«La loi doit être
respectée, on ne peut pas cautionner ce genre d'intrusion mais je dis aussi
depuis longtemps qu'il y a besoin d'un plan de vérification de la sécurité des
installations nucléaires», a estimé ce lundi Jérome Chartier, député UMP. Le
président de la République a également réagi à l’intrusion du Tricastin,
lors d'un point de presse sur le perron de l'Elysée au côté du secrétaire
général de l'ONU, Ban Ki-moon. «La France est très attachée à la sécurité
nucléaire et l'Autorité de sûreté nucléaire y veille, c'est sa mission», a
déclaré François Hollande. «Elle a donné d'ailleurs toute garantie pour nous
assurer que cette sécurité nucléaire est absolument respectée».
Le risque terroriste sous-estimé
«Cette action montre que les centrales nucléaires
sont clairement soumises au risque terroriste. Si des dizaines de militants
peuvent
pénétrer en quinze minutes dans une centrale et que ceci est considéré
comme un "non événement" par les responsables d’EDF, alors la
situation est grave, a réagi l’eurodéputée EELV Michèle Rivasi, s’étonnant que depuis la première alerte de
Greenpeace en 2011, la sécurité n’ait pas été renforcée. Le 5 décembre 2011,
des militants de Greenpeace avaient réussi à s’introduire dans deux centrales
nucléaires à Nogent-sur-Seine, dans l’Aube, et Cruas, en Ardèche. Le 5 mai
2012, un autre activiste avait survolé en ULM la centrale du Bugey dans l'Ain,
avant de se poser dans son enceinte.
Dans un communiqué
intitulé «La centrale du Tricastin est
une passoire, fermons-là», les élus EELV Rhône ont profité de l’opération
de ce lundi pour rappeler la dangerosité du site ouvert depuis 1980. «Tricastin,
c’est 32 ans de fonctionnement, de trop nombreuses microfissures dans la cuve
du réacteur numéro 1, un site situé en zone sismique et des incidents à la
pelle», ont indiqué les élus, demandant à François Hollande de respecter
l’accord scellé avec les écologistes en 2011. Pour tenir ses engagements, le
gouvernement doit, selon eux, fermer au moins deux centrales et réduire la part
du nucléaire à 50%.
On attend de pied ferme
les promesses de François Hollande.
MCD
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