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mercredi 10 juillet 2013

Le canard de Grenoble est sorti....



Le Postillon n°21 de l’été 2013 est sorti
À la conquête de la Polarité Nord-Ouest
Dans la cuvette, les projets d’urbanisme ont définitivement changé de siècle. Finis les projets à l’ancienne, concernant un seul quartier, une seule commune, ne voyant pas plus loin que le bout de la rue. Aujourd’hui, la construction de bâtiments se réfléchit en terme de « polarités ». Parfaitement, messieurs-dames. Les technocrates de la Métro, communauté d’agglomération, ont décidé de cibler trois « polarités », également dénommées « espaces-relais majeurs », afin de « concevoir l’agglomération durable » : la Polarité Nord-Ouest (Grenoble, Fontaine, Sassenage, Saint-Martin-le-Vinoux), la Polarité Nord-Est (autour du domaine universitaire) et la Polarité Sud (autour d’Echirolles, d’Eybens et des quartiers sud de Grenoble) . Ces polarités structurent la future Ecocité, un label porté par nos élus pour vendre leur territoire, avec un slogan accrocheur : « Vivre la ville post-carbone dans les Alpes ! ». Tout un programme. Paula et Rité sont des gens à peu près normaux. Les documents de communication leur donnant envie de dormir, ils ont décidé de partir à la découverte de la « Polarité Nord-Ouest ». C’est la plus importante et la plus avancée des trois polarités, qui désigne le territoire englobant la Presqu’île et les projets de l’Esplanade à Grenoble, des Portes du Vercors à Fontaine et Sassenage et du parc d’Oxford à Saint-Martin-Le-Vinoux. Paul et Rité ont randonné vingt-quatre heures entre les anciens et nouveaux quartiers, le long des canaux, des ruisseaux, des rivières, et dans les quelques champs agricoles restants. Ils ont abordé plein de gens, admiré les grenouilles et les chevaux, fait un feu au bord de l’Isère. Récit de ce nano-périple de proximité, qui parle surtout du projet des Portes du Vercors.
« On est déjà dans une cuvette très polluée »
Bernard et Joëlle sont maraîchers à Sassenage, leur terrain s’étend entre le chemin du Drac et le chemin du Néron. Les deux hectares qu’ils possèdent sont situés sur la zone de l’Argentière - au cœur du projet des Portes du Vercors - et devraient être entièrement récupérés par la Métro. On a rencontré Bernard, dossiers sous le bras et remonté, à une réunion d’information sur le projet des Portes du Vercors. Quelques jours plus tard, assis par terre à côté de ses légumes, on a taillé le bout de gras ensemble, avec vue sur les trois massifs.
« L’immeuble, tôt ou tard il viendra »
Alain est l’un des derniers maraîchers de Fontaine. Aux pieds des falaises du Vercors s’étendent sa ferme et trois petits hectares - dont la moitié en location- qu’il continue de cultiver avec l’aide de son infatigable père. Lui, n’est pas touché par le projet des Portes du Vercors.
Cuvette 2030 : nos propositions
Pour la deuxième fois de sa jeune histoire, Le Postillon a décidé d’être résolument constructif. Cette fois-ci encore, nous ne nous arrêterons pas à la critique d’une Écocité entièrement urbanisée, et de ces « polarités » uniformes et sans âme. Devant le manque d’imagination de nos décideurs, qui planifient tous la même chose à quelques étages d’immeuble près, nous vous proposons une vision véritablement innovante pour l’avenir de notre ville et de notre agglomération. Les nombreux comités de pilotage organisés au sein de notre comité de rédaction ont accouché d’un plan ambitieux et fédérateur. Puisque nous sommes persuadés que le bonheur des habitants n’a rien à voir avec l’attractivité d’une ville, l’axe principal de notre projet est l’abandon de la volonté d’être une « métropole européenne ».
Bédé
Avril 2013, Grenoble. Troisième « atelier du changement » : Harlem Désir, premier secrétaire du PS, continue son tour de France et vient piquer des idées au bon peuple isèrois, qui ne ment pas. Malgré le service d’ordre, l’escadron de CRS et la BAC en planque, Le Postillon s’introduit dans le gymnase pour lui aussi s’abreuver à la source de la politique moderne : la démocratie participative. Extraits de ce « temps fort de la vie démocratique » (M. Destot).
Méchamment drone
As-tu déjà poussé ce profond soupir de dépit ? Celui qui vient spontanément en essayant de suivre un peu l’actualité des dernières innovations technologiques grenobloises ? Celui qui donne envie de refermer le journal, de débrancher Internet et de sortir dehors pour oublier tout ça, ramasser des morilles sous la pluie, lire un bon roman au soleil ou simplement regarder voler les martinets ? Le problème, c’est qu’à force, même les martinets ne pourront plus s’égailler tranquillement. Alors autant dépasser ce dépit pour s’intéresser à une des entreprises grenobloises qui monte, qui monte, tellement qu’elle aimerait partir à la conquête des airs. Autant se fader des pages et des pages de communication et un livre critique pour raconter l’histoire de la naissance et du développement de Delta Drone, avant de retourner profiter du ciel pas encore trop colonisé.
Hébergement d’urgence discount
Situés rue Verlaine à Grenoble, les anciens locaux de la Direction départementale de la jeunesse et des sports ont trouvé une nouvelle vocation. En décembre dernier, sous le joli nom fleuri de « Mimosa », le bâtiment a ré-ouvert comme structure d’hébergement d’urgence, selon la logique saisonnière de l’hébergement qui veut que le nombre de places proposées augmente durant la période hivernale. À la fin de la trêve hivernale, le centre est resté ouvert afin de répondre à la demande croissante d’hébergements sur le département. On pourrait penser qu’il s’agit de deux bonnes nouvelles : d’abord parce que les bâtiments publics vides sont enfin utilisés pour héberger des personnes à la rue et ensuite parce que l’État aurait décidé de respecter la loi sur la continuité de l’hébergement, en arrêtant de remettre les gens à la rue avec l’arrivée du printemps. Mais lorsqu’on demande aux personnes hébergées dans ce bâtiment ce qu’elles pensent de leurs conditions de vie, on déchante.
Et des brèves à foison
Tarif pour 6 numéros (environ un an) = 15 €. Possibilité de réduction pour des envois groupés ou pour des personnes désargentées : nous contacter. Modalités : envoyer de la monnaie ou un chèque à l’ordre de « Le Postillon », ainsi qu’un petit mot avec votre adresse. N’oubliez pas de préciser le numéro à partir duquel vous voulez vous abonner. Ceux qui le désirent peuvent ajouter leur email pour qu’on puisse les contacter en cas de « retour à l’expéditeur ». La collection presque complète du Postillon (à l’exception du numéro 11, épuisé) est disponible pour 20 euros, frais de port compris.
Pour nous écrire : Le Postillon, 46 bis rue d’Alembert,
38000 Grenoble
lepostillon/chez/yahoo.fr
04 76 21 46 45

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