Information Participative

Médias Citoyens Diois continu !

Retrouvez-nous sur notre nouveau site :

http://mediascitoyens-diois.info

samedi 3 novembre 2012

Arrestation politique de Aurore Martin...en France



La Droite n’avait pas osé, la Gauche l’a fait…
Arrestation politique : Aurore Martin, la militante basque française a été remise a la Police espagnole.
(Photo : Aurore Martin, le 28 juillet 2011 à Hasparren dans le sud de la France Gaizka Iroz)
- Elle a été interpellée ce jeudi après-midi par les gendarmes dans les Pyrénées-Atlantiques...
La militante basque française Aurore Martin, membre de Batasuna (parti légal) et recherchée par Madrid, a été interpellée jeudi dans les Pyrénées-Atlantiques, un an après une première tentative d'interpellation avortée et alors que l’ Etat français affiche sa «fermeté» et sa connivence avec l’ Etat espagnol (de Droite) concernant l'ETA. Aurore Martin était visée depuis le 13 octobre 2010 par un mandat d'arrêt européen (MAE) émis par un magistrat madrilène pour «faits de participation à une organisation terroriste, et terrorisme», en l'occurrence avoir participé en Espagne à des réunions publiques comme membre de Batasuna.
Passible de 12 ans de prison
Autorisé en France, Batasuna est interdit en Espagne où il est considéré comme une organisation terroriste depuis 2003 et interdite pour ses liens présumés avec le groupe séparatiste basque ETA. En Espagne, Aurore Martin est passible d'une peine de 12 ans de prison pour les faits qui lui seraient reprochés.  L'interpellation d'Aurore Martin intervient dans un contexte particulier, quelques jours après que le ministre de l'Intérieur Manuel Valls a indiqué, lundi, au quotidien espagnol El Pais que la France poursuivra «avec fermeté» son combat contre l'ETA (et non Batasuna ?) tant qu'elle n'aura pas déposé les armes.
Arrêtée jeudi à la demande de Madrid, elle a dans la foulée été remise aux autorités espagnoles devant lesquelles elle doit comparaître prochainement.
Aurore Martin «a été transférée à la frontière pour effectuer son extradition vers l’Espagne» et sera transférée «dans les prochaines heures dans les locaux de la Garde civile à Madrid pour être ensuite présentée à l’Audience nationale», la principale juridiction pénale d’Espagne, a indiqué le ministère dans un communiqué publié dans la soirée.
Selon le parquet général de Pau, la remise à l’Espagne pouvait être immédiate, sans contrôle judiciaire préalable, car la jeune femme avait épuisé toutes les voies légales de contestation de ce mandat validé par la cour d’appel de Pau le 23 novembre 2010. La Cour européenne des droits de l’Homme à Strasbourg avait rejeté en mai un recours de la militante contre le mandat d’arrêt émis par Madrid.
«Situation ubuesque»
L’annonce de son arrestation a semé la consternation d'élus du Pays basque, de gauche comme de droite, certains y voyant un geste du ministre de l’Intérieur Manuel Valls peu propice à la paix. Kotte Ecenarro (PS), vice-président du Conseil général des Pyrénées-Atlantiques, a ainsi déploré une «situation ubuesque, incompréhensible en plein processus de paix» tandis que l’UMP Max Brisson y voit «un mauvais signe pour la paix».  Aurore Martin, qui avait accordé plusieurs entretiens à l’AFP, avait fait l’objet d’une première tentative d’arrestation à Bayonne le 21 juin 2011, avortée suite à l’intervention de dizaines de militants accourus en solidarité, au point que les forces de l’ordre avaient renoncé.
Situation Légale en France.
Entrée en clandestinité le 21 décembre 2010, elle était par la suite réapparue publiquement lors de quelques manifestations au Pays basque. A l'époque, le mandat délivré à son encontre avait déjà suscité une levée de boucliers. Plusieurs voix s'étaient ainsi élevées (partis politiques y compris la section locale du PS, associations, syndicats, organisations de défense des droits de l’Homme) pour dénoncer une procédure d'«extradition» d’une Française basée sur des faits qui sont légaux en France. Dimanche, deux militants présumés de l’ETA ont par ailleurs été arrêtés à Mâcon, dont Izaskun Lesaka Argüelles, figure majeure du groupe séparatiste basque. L’ETA, groupe armé classé organisation terroriste par l’Union européenne et les Etats-Unis, a annoncé le 20 octobre 2011 qu’il renonçait à la violence, après plus de 40 ans de lutte armée pour l’indépendance du Pays basque et de la Navarre. Mais l’Espagne comme la France exigent le démantèlement complet de son arsenal et sa dissolution sans conditions, ce à quoi l’ETA se refuse toujours.
Pourquoi maintenant ?
C'est en effet la première fois qu’un ressortissant français est remis à l’Espagne pour des faits liés aux affaires basques, selon une source policière, citée par l’AFP. Précision juridique: depuis sa mise en place il y a dix ans, le mandat d’arrêt européen remplace le système d’extradition en imposant à chaque autorité judiciaire nationale de reconnaître, moyennant des contrôles minimums, la demande de remise d’une personne formulée par l’autorité judiciaire d’un autre État membre. «Je lutte non pas pour une non-incarcération, mais pour une non-extradition en Espagne», soulignait-elle, et «s’ils me livrent à l’Espagne, ça créera un précédent et cela bouleversera tout le système juridique».
Qu'a décidé la justice espagnole ?
Jointe, Amaia Rekarte, l’avocate d’Aurore Martin, a indiqué que sa cliente avait été présentée à 10 heures, ce matin à Madrid devant l’Audience nationale (la plus haute instance pénale espagnole, ndlr). «Le procureur a demandé son incarcération. Trois issues sont possibles: l’incarcération, la libération sous caution ou sans caution.»
En fin de matinée, le juge a décrété son placement en détention l’accusant d’un «délit d’appartenance à une organisation terroriste». Selon le quotidien Sud Ouest, Aurore Martin a été incarcérée sans possibilité de libération sous caution.
Comment a réagi Batasuna ?
Lors d’une conférence de presse au siège de Batasuna à Bayonne, ce matin, l’un des responsables, Jean-François Lefort, a jeté le doute sur le caractère «fortuit» du contrôle routier qui a permis l’arrestation de la militante. «Nous réfutons la thèse d’un contrôle fortuit : au moment où Aurore Martin a été arrêtée, il y avait un important peloton de gendarmerie à un autre endroit où elle aurait pu passer.»
Il a aussi noté que le mandat d’arrêt européen n’avait pas été appliqué par l’ancien ministre de l’Intérieur Claude Guéant. «Il y avait un accord tacite que Valls a cassé, une étape a été franchie», a-t-il dit.
Pour Anita Lopepe, membre de la coalition basque EH Bai, «Valls s’aligne sur le Partido Popular, c’est un simple relais de Madrid à Paris». Elle a estimé à «8 à 12» le nombre de militants basques français sous le coup de MAE non encore activés.
«Nous exigeons l’arrêt de toute forme de répression à l’encontre de tous les militants basques», a-t-elle ajouté, estimant que «la manifestation en faveur des prisonniers basques prévue le 10 novembre de longue date prend encore plus d’importance aujourd’hui».
Quelles sont les réactions politiques ?
Hier, l’annonce de son arrestation a semé la consternation d'élus du Pays basque (de gauche comme de droite) certains y voyant un geste du ministre de l’Intérieur Manuel Valls peu propice à la paix.
«Ce que Claude Guéant n’avait pas osé faire, le ministre de l’Intérieur de François Hollande, Manuel Valls vient de le commettre.» réagissait hier la LDH, «Le gouvernement Ayrault vient d'écrire une page déshonorante pour notre pays», fustige le conseiller municipal à Pau, jugeant «insupportable et indigne» qu’une ressortissante française, «militante d’un parti autorisé en France, soit extradée pour des faits (...) non punissables dans notre pays».
Kotte Ecenarro (PS), vice-président du conseil général des Pyrénées-Atlantiques, a ainsi déploré une «situation ubuesque, incompréhensible en plein processus de paix» tandis que l’UMP Max Brisson y voit «un mauvais signe pour la paix».
Dans un communiqué intitulé «Que cherche Manuel Valls ?» EE-LV Pays basque s’est dit «choqué par l’attitude» du ministre «concernant le Pays basque et s’inquiète de voir pratiquer une répression que rien ne justifie dans le climat actuel».
Le Comité de défense des droits de l’Homme Pays basque a rappelé de son côté que «François Hollande lui-même avait apporté son soutien à la jeune Aurore» quand il était candidat.
MCD-APL

Arrestation d’Aurore Martin : la LDH proteste et condamne
La militante basque française Aurore Martin a été interpellée le 1er
novembre au matin, plus d'un an après une première tentative avortée à
Bayonne, ont annoncé la gendarmerie et le parquet.
Aurore Martin, membre de Batasuna, a été arrêtée à Mauléon
(Pyrénées-Atlantiques) en exécution d’un mandat d’arrêt européen délivré
par la justice espagnole, après un premier rejet récent pour insuffisance
de motif d’une demande identique. Cette arrestation atteste d’un
acharnement relayé par les autorités françaises.
La Ligue française des droits de l’Homme condamne avec force à la fois le
recours à une procédure aussi violente vis-à-vis des droits de la défense
et des libertés individuelles et l’aveuglement qui la sous-tend. Rappelons
que les juridictions espagnoles qui viennent d’obtenir la remise d’ Aurore
Martin sont des juridictions d’exception, ont été dénoncées par la Cour
d’appel de Pau comme ayant cautionné des actes de torture, et, pour cette raison, se sont vues refusées les demandes d’extradition formulées.
La décision du gouvernement français n’en est que plus incompréhensible et condamnable. Elle s’inscrit davantage dans la volonté d’une criminalisation des opposants politiques à l’initiative des gouvernements des deux pays que d’une lutte efficace contre le terrorisme.
Communiqué Ligue des Droits de l’Homme
Paris, le 2 novembre 2012
Veyret Claude Président de la Section  Locale
04 79 28 21 20
Section Dioise de la Ligue des Droits de l’Homme
Chastel et Bassette
26150 Die


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire