La société civile, avenir de l’Homo politicus ?
A chaque fois, c’est la
même chose : une période électorale arrive et je m’enthousiasme. Je lis
beaucoup, j’écoute, je scrute les nominations, étudie les propositions, les
projets… Et à chaque fois cela ravive des souvenirs d’envie de m’investir dans
la vie politique locale, souvenirs lointains, mais tenaces.
Puis, l’envie laisse la
place au dépit quand je vois les jeux d’appareils, les « ronds de
jambe », les tractations et les accords en coulisses pour obtenir le poste
tant convoité, et ce quel que soit le courant politique. Et je me dis
« quelle chance avons-nous, simples citoyens, de pouvoir faire bouger les
choses en étant au coeur des institutions ? ».
Difficile de répondre…
Difficile de répondre…
Comment faire avancer la
Cité sans attendre 30 ans ?
Je suis plongée
actuellement dans la lecture de « Deux femmes au royaume des
hommes », un livre d’échanges entre Roselyne Bachelot et Geneviève
Fraisse, recueillis par la journaliste Ghislaine Ottenheimer, et un passage m’a
frappée : « Pour faire de la
politique, il faut payer son tribut. Il faut avoir payé pendant trente ans pour
avoir le droit d’exister…» .
Ce livre date un peu
(1999), mais il me semble que cela est encore d’actualité. Pour m’être
« frottée » en local à une campagne politique, j’ai pu me rendre
compte que la libre parole et le libre choix ne sont pas toujours au
rendez-vous et qu’il faut souvent se conformer aux consignes venant d’en haut.
Alors que faire pour faire
avancer la Cité sans attendre 30 ans ?
Pour moi, la réponse est
simple : s’investir dans la société
civile. Dans cette période difficile, nombreuses sont les actions mises en place par des
citoyens et qui permettent de faire bouger les lignes : SEL
(Systèmes d’Echanges Locaux), AMAP (Association pour le Maintien d’une
Agriculture Paysanne), Cigales (Clubs d’Investisseurs pour une Gestion
Alternative et Locale de l’Epargne Solidaire), mais aussi tout simplement
toutes les associations qui maillent le territoire.
Pourquoi la société civile peut-elle être la solution
?
Qu’elles aient des
missions culturelles, sociales, solidaires, environnementales, sportives ou de
loisirs, toutes ces structures
inventent de nouveaux modèles, sans forcément être dans la contestation ; elles
avancent, c’est tout. Elles innovent pour faire face au manque de moyens et
comblent parfois le vide laissé par l’absence des pouvoirs publics. Appartenant
à l’économie sociale et solidaire, elles
créent aussi des emplois.
Tout n’est pas rose bien
sûr dans le milieu associatif. Les
problèmes de gouvernance existent, la lutte « pour le pouvoir », le
manque de bénévoles sont bien présents. Mais, pour peu que les
énergies soient là, les projets prennent corps.
Preuve de
l’efficacité de ces structures ?
La réaction de certains politiques face aux initiatives de la société civile,
notamment au niveau local (du vécu également…) : le mépris dans un premier
temps parfois, l’interrogation ensuite (comme cela peut-il fonctionner ?), la
peur presque quand les actions prennent de l’ampleur, l’envie de récupération.
Mesdames et Messieurs les
politiques, plutôt que de vous effrayer de ce que peuvent faire ces structures,
rencontrez-les, écoutez-les, prenez conscience de leurs engagements et de
l’enthousiasme qui porte les hommes et les femmes qui s’y investissent. Vous y trouverez des idées, de nouvelles façons
d’appréhender les problématiques sociales et sociétales, et qui sait… de
nouveaux talents qui vous apporteront des solutions innovantes sans avoir passé
30 ans dans les arcanes politiques... Pour moi, le renouveau de
la classe politique passe par là.
Après, il sera encore
temps d’aborder la notion de pouvoir et de rapport au pouvoir, mais cela est un
autre débat…)
Emmanuelle VH
La communication des
entreprises, c'est mon domaine. Depuis 15 ans, je relis, réécris, peaufine les
arguments, rédige. Les mots, les projets de com', ça me connaît et j'adore cela
! En 2009, j'ai fait le grand saut et j'ai créé mon entreprise, Alterm, qui
conseille les entreprises et les associations sur des démarches de mécénat et partenariats.
L'important pour moi : les aider à tisser du lien et participer au
développement d’un monde commun, porteur de sens pour tous. Et à part ça ? Une
vie de famille bien remplie avec 3 loustics et mon homme (Albert), le souhait
aussi de donner du temps dans des associations locales, et l'engagement auprès
d'une association qui promeut l'engagement des femmes dans la vie des
entreprises et de la société en général. Tout cela, près de Nantes, en bords de
Loire...
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